Aventures en Chartreuse - Deuxième Clap !

Comme le disait Fred des Flintstones (La Famille Pierre-à-feu) : "Ya Ba Da Ba Doo"...

Nicol :

Samedi 7 octobre, 9h00. L'heure du départ a sonnée. Cette fois-ci, on ne va pas se laisser faire par ces satanées montagnes. Chartreuse nous voilà ! Aujourd'hui, tu seras nôtre.

Le temps semble être de notre côté cette fois-ci et après quelques galères pour fixer le porte-vélo (dire qu'on parle de construire un autogire alors qu'on arrive tout juste à fixer un porte-vélo ! Voyons... :), nous voilà en route pour notre destination favorite : le Col de Porte à 1326 mètres d'altitude.
Notre parcours qui doit donc nous mener de notre joli Col de Porte à Saint-Ismier en passant par le Col de la Faita devrait être le premier parcours officiel des fins limiers et ce n'est pas notre échec de la dernière fois qui va nous décourager. On est 2 à avoir des motos 125 maintenant. Nos montures doivent nous permettre de faire face à n'importe quelle situation. Un sanglier fou peut nous attaquer, même pas peur ! ... :)

Sur le coup des 10h50, nous voilà partis du sommet du Col de Porte. Un sentier large et caillouteux s'offre à nous. Par contre, le terrain est très humide et très glissant. Surtout que sur les 2 premiers kilomètres de descente, il y a énormément de cailloux lisses. On y va donc doucement mais sereinement.

Après nos 2 fameux kilomètres, c'en est fini de la descente et nous voilà parti pour enchaîner montées raides, singletracks et portages pendant 2 bonnes heures jusqu'au point culminant de notre randonnée, à 1491 mètres d'altitude, au dessus de l'endroit nommé l'Emeindras du Dessus. La vue sur la vallée du Grésivaudan ainsi que sur Belledonne est magnifique depuis la haut. Malheureusement, on en profite pas beaucoup car le brouillard flirte avec les crêtes de la Chartreuse sur lesquels nous "surfons" avec nos bicyclettes.
Environ 500 mètres sur ces belles crêtes et nous y voilà : la descente tant convoitée du Col de la Faita s'offre enfin à nous. Un vrai bonheur : petit singletrack avec de nombreuses épingles, le chemin nous emmène petit à petit vers Saint Ismier en nous laissant enfouis sous une végétation permettant à peine de deviner de temps en temps le paysage de la vallée. Le sentiment d'évasion est superbe, on se croirait au bout du monde.

Steph :

Je reprends le manche, ou plutôt le guidon et comme le raconte, avec grâce, mon compère, cette rando se transforme en un véritable moment de bonheur. Je ne vais pas reprendre tout le fil de cet article, mais plutôt apporter des détails.

La vidéo est à diposition pour illustrer ce récit ; je pense qu'il reflète ce raid-aventure de façon fidèle. Alors enjoy !

On s'est vraiment régalés de bout en bout. Ce fût notre première sortie grandeur nature, au sens propre et figuré. Nos véhicules à pédales n'ont pas faillis. Mécanique fiable, fort heureusement. Les conditions géologiques sont plus dégradées que lors de notre première tentative.
La boue s'agglutine littéralement à nos pneus (qui ont l'air d'être optimisés pour des terrains moins humides).

On se transfère régulièrement nos sacs pour se passer l'APN et réaliser photos et vidéos, c'est contraignant mais tellement bien de pouvoir revivre ces moments par la suite. Le rythme est correct, nous nous autorisons quelques haltes de discussions et ravitaillements. Et nous sommes là, seuls, au beau milieu de cette Chartreuse. La traversée de plusieurs passages étroits (i.e singletracks) procure toujours autant de bonnes sensations, nous abordons des parties plus ou moins techniques, sur lesquelles il faut rester vigilent : l'accident peut vite arriver. A notre grand étonnement le sentier de descente est interdit aux VTT, comme le montre la photo en fin de film.

Nous ne croiserons aucun cycliste, un seul randonneur et quelques grappes jaunes regroupées...Il s'agit de chasseurs portant leur gilet fluo ; dont un qui nous salue avec énergie.

Les derniers pas pour atteindre le sommet de notre randonnée me semblent les plus monotones. Nous sommes au milieu d'une prairie, sur une trace à forte pente, dans le brouillard épais. Tiens ! Encore une pseudo-interdiction adressée aux pratiquants de VTT... ça devient pathétique. De toute façon, nous poussons la bicyclette... la pente est ardue. Après quelques minutes, nous voilà sur les crêtes. C'est superbe. Le panorama est gigantesque. Un coup d'oeil vers la vallée et nous attaquons cette fabuleuse descente : plus de 1000 mètres de dénivelé négatif ! Les supensions sont réglées sur souple, les indexes sont positionnés sur les leviers de nos freins hydrauliques... Ya Ba Da Ba Doo ! On regrette de ne pouvoir faire des films embarqués facilement (mais nous travaillons sur le sujet ;) ... surprise dans les prochains jours).

Le moment vécu est une vraie récompense suite à nos précédents efforts. Il faut faire attention aux pierres et bois mouillés, les pneus ripent facilement ! Puis, après quelques ultimes portages pour passer des obstacles ravinés, nous débarquons dans le joli petit village de St-Ismier. Il fait chaud et nous avons le sourire aux oreilles. Nous roulons alors en direction de Grenoble, recouverts de boue. Les gens que nous croisons sourient. Nous sommes satisfaits. Quelques boucles de "Urban-Riding" plus loin, Nicolas me montre le terrain de cross caché en ville... impraticable pour notre part.

Il nous reste du pain sur la planche. La fontaine publique nous dépanne bien une fois de plus : à coup de brosse et de seau d'eau, on tente d'éclarcir la couleur d'origine de nos cadres.

Le créneau de 9h00 à 17h00 (jusqu'à 20h30 pour finalisation) s'achève par un dîner réparateur à base de charcuterie et fromage. Cette nuit de sommeil sera la bienvenue. Il faudra, désormais, préparer la prochaine sortie !

Cartographie Col de Porte - Col de la Faita (PDF)